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BREVE HISTOIRE DE TAGSDORF



 Le site était traversé par la voie romaine qui reliait MANDEURE, LARGA (Friesen) et CAMBETE (Kembs).

Le suffixe DORF indique un village de FRANCS venus s’installer au 6ème siècle. Les villages voisins de Heiwiller, Schwoben et Emlingen sont plus anciens. En conséquence, le ban de Tagsdorf, certainement conquis de haute lutte, est petit avec 250 hectares, de faible largeur et tout en longueur.

Les premières mentions du village remontent à 1293 et 1364.

Le nom du village s’est écrit de différentes façons : Dagesdorf en 1293, Tagsdorff en 1364, Tagesdorf en 1420, Dagestdorf en 1463, Dagstorf en 1576, Tagstorff en 1788.

 Le village fait partie du comté de Ferrette jusqu’à la Révolution française de 1789. De 1324 à 1648 le comté fait partie de l’Empire des Habsbourg. Tagsdorf, Heiwiller et Schwoben font alors partie de la Mairie du Val de Hundsbach de la Seigneurie d’Altkirch. En 1648 le comté de Ferrette revient au cardinal MAZARIN, 1er Ministre du Roi de France.

 A partir du 17ème siècle et de la Guerre de Trente Ans, l’histoire de Tagsdorf est étroitement liée à celle du Sundgau et de l’Alsace

 En effet, durant ce siècle, l’Alsace est un lieu d’affrontements et un champ de batailles, entre les catholiques et les protestants d’une part, entre l’Empire et le Royaume de France d’autre part. Destructions et reconstructions se succèdent à un rythme éprouvant.

 Le Sundgau est atteint par les destructions suédoises après le tragique soulèvement des paysans, par les troubles de la Fronde, par la campagne de conquête de l’Alsace par Turenne, mais également par la famine et par la peste. Des villages sont incendiés, d’autres sont abandonnés. Au milieu du siècle l’insécurité règne partout. L’âme paysanne sundgauvienne sort douloureusement marquée, et pour des générations, par l’une des périodes les plus sanglantes et les plus tragiques de notre histoire.

A partir de 1648, Louis XIV et son administration font leur possible pour repeupler une province ravagée. Dès novembre 1662 un Edit royal invite les sujets du royaume et les étrangers à venir s’installer en Alsace, en leur promettant des lots de terres, des exemptions fiscales et une certaine liberté religieuse. Cet Edit est confirmé en 1682.

 Les cantons suisses connaissent la crise économique et les troubles religieux. Aussi, de nombreux journaliers, fermiers et paysans, mais aussi des verriers et des charbonniers immigrent en Alsace. Les protestants plutôt dans le nord et les catholiques plutôt dans le sud, tandis que les anabaptistes s’installent en pionniers. Mais il faudra attendre encore des décennies pour voir s’éloigner, et le spectre de la famine, et les procès de sorcellerie, ces témoins du désarroi de la population.

 Après cette longue période de grands malheurs, Tagsdorf tire bénéfice de sa situation géographique à l’entrée des deux vallées et surtout de la construction par l’illustre architecte militaire VAUBAN de la route qui relie la place forte de Belfort à celle de Huningue, dont la Hochistross, déviation « militaire » de la vallée du Thalbach.

Tagsdorf devient progressivement un lieu de passage, de rencontres, d’ouverture, avec relais de poste, auberges, commerces, perception et cellule à usages divers : le WACHTHISLA. Le 18e siècle sera celui d’une relative prospérité.

 

L’empreinte de la religion catholique

 La fontaine Saint-Blaise est mentionnée dès 1293. Saint-Blaise sera donc le protecteur de la paroisse créée en 1687 par détachement de celle de Hundsbach le Bas. La paroisse, qui comprend les villages de Tagsdorf, Heiwiller et Schwoben, fait partie de l’évêché de Bâle jusqu’en 1789 comme toutes les paroisses du Sundgau. Dans les années 1730, la paroisse construit son église et son presbytère.

L’Eglise prend en charge la tenue des registres paroissiaux (naissances, mariages, décès), les écoles, les hospices (pour les nombreux indigents) et la plupart des hôpitaux. C’est ainsi que l’évêque de Bâle ouvre l’école de Tagsdorf dès 1688 (voir article sur l’école). 

 La Révolution française crée les communes pour traiter ces affaires en lieu et place des paroisses. Tagsdorf, Heiwiller et Schwoben deviennent donc trois communes, mais elles gardent leur école unique. Dès 1838, les 3 conseils municipaux décident d’acheter une grande maison pour en faire une école fonctionnelle. 

Devenu « bien national » et vendu à des particuliers, le presbytère est racheté par les 3 communes en 1826 et ré-affecté au logement du prêtre.

 L’église est agrandie dans les années 1860. L’orgue est installé en 1867. L’actuel clocher néo-gothique est construit en 1893 en remplacement d’un clocher roman.

 La tradition de la bénédiction des chevaux lors de la fête patronale de Saint-Blaise a survécu jusque dans les années 1950. Celle de la bénédiction des gorges continue.


 TAGSDORF et les guerres                                                                 

La guerre de 1870-71 n’amena pas d’ennuis autre que le passage des troupes. Par contre, dès le 19 août 1914, la bataille de Emlingen-Tagdorf-Heiwiller est sanglante. De 1941 à 1944, l’administration allemande d’occupation intègre les communes de Heiwiller et de Schwoben à Tagsdorf. Et s’emploie à la nazification d’esprits généralement rétifs ou hostiles. Le village est libéré par la première armée française le 22 novembre 1944. Pendant 2 mois, le général GRUSS installe son Poste de Commandement à l’école. 15 Jeunes habitants de Tagsdorf sont morts en soldat :
7  de 1914 à 1918 et 8  de 1939 à 1945.

 

Le déploiement des réseaux

Le réseau électrique date de 1929, suivi lentement par celui du téléphone. Le réseau d’eau date de 1962, le réseau d’assainissement de 1974, le réseau de gaz propane de 2012 et la fibre optique de 2020.

 

Une évolution de la population en dents de scie

 Le dénombrement de 1807 donne 258 habitants, dont 160 savent lire et écrire en allemand, 26 en français et 8 ont des connaissances scientifiques. Soit au total
75.2 % d’habitants instruits, pour une moyenne dans l’arrondissement de 45,8 %.

En 1851, la population atteint son maximum avec 382 habitants et en 1962 son minimum avec 194. Actuellement nous sommes à 308. De village de paysans, d’artisans, de commerçants et d’ouvriers, le village est devenu progressivement un village de résidents, c’est-à-dire un village-dortoir.